BRM 400 de Grenoble - qualif PBP 3/4

3ème brevet de qualification pour PBP!
Bon sang ça a été long entre le 300 et le 400. Après un 300 mené tambour battant, j’avais vraiment envie de me tester sur ce 400.
Mais là, c’est pas la même, on parle pas d’un parcours pour rouleur: un profil en dents de scie, avec 5000 D+ au programme. Le truc pas du tout taillé pour moi, mais que j’adore quand-même.

Les usuals suspects seront au départ: mon pote Baptiste d’abord, Bertrand que j’ai rencontré sur les 200 et 300, et Patrick avec qui j’avais fait un bout du 400 l’an dernier. Des gars qui savent enchaîner les bosses à répétition (Baptiste sur le trirhena l’an dernier, Bertrand 17ème à l’AVM et Patrick 3ème à la RAF 1100km)

Avec l’arrivé du printemps, j’ai délaissé mon Home Trainer pour me consacrer à la route du col au dessus de chez moi, histoire de me rappeler ce que c’est que de grimper. Malheureusement, aucune grosse sortie pendant ces 6 semaines d’intervalle, mais un paquet de sorties d’1h à bouffer de la route du col en intensité. Bon, pas terrible terrible niveau intensité: fatigué, malade, difficiles ces semaines.
Mais ça reste quand même 20w de plus que les années précédentes, alors y’a pas de quoi se plaindre.

Après avoir rendu mes enfants à leur mère, je file vers Grenoble où j’espère trouver une place au camping de Seyssinet. Pas de chance, j’arrive 15’ après la fermeture du bureau et on m’indique gentiment que le camping est complet. Ça me parait vachement étonnant en avril, mais soit.
Je tourne un peu et trouve un petit parking à l’abri des regards, c’est là que je passerais la nuit, à 2km du départ.

Je m’endors vers 22h pour un réveil à 2h30. J’ai réussi à cumuler pas mal de sommeil pendant la semaine (merci maman) et c’est donc en pleine forme que je m’éveille … au doux son de la pluie qui tombe sur le van.

Et oui, les prévisions météo n’ont fait que se dégrader à l’approche du weekend: ça promet 2h de pluie avant de retrouver le soleil dans la Drôme provencale.
Bon je suis bien content d’avoir emmené la veste de pluie au final. C’est le seul truc que j’ai pas optimisé dans mon équipement, bon celle-là est testée et éprouvée par des années de vélotaff sous la pluie, mais elle est épaisse, lourde, usée. Mais vu que c’est la seule que j’ai, elle fera le job :)

Par contre, j’ai merdé: j’ai pas pris les chaussettes étanches ni les surchaussures et avec 0-3° prévus en haut du col de Luz-la-Croix-Haute, avec les pieds mouillés ça va piquer.

Donc le bonhomme il part en chaussettes merinos, jambières, cuissard rapha, mérinos manche longue, maillot rapha brevet coupe vent et veste de pluie.
J’ai dans la sacoche: un coupe vent court et un manche longue, histoire de pouvoir ajouter des épaisseurs si je me pèle sans que ce soit trop volumineux ou lourd.
J’ai avec moi 10 fajitas sucrées/salées, 3 bananes, 10 figues séchées et 2 gels noisette. 2 gourdes citron - sirop d’agave.
Un chargeur usb pour le gps et de quoi réparer le vélo. En gros le matos que j’aurai sur PBP.

3h30: je pars pour la place de Sfax sous des trombes d’eau.


Moins de monde que pour le 200 et 300, il pleut des cordes, je reconnais tout de même certains vélos et cyclistes. Je récupère ma carte de route et retrouve Baptiste et Brigitte sous un arrêt de bus. On papote gentiment en attendant le départ.

4h: c’est parti. On roule tranquille jusqu’à la sortie de Grenoble, j’en profite pour discuter avec JP et retrouver mes futurs compagnon de route dans le peloton.

On sort de l’agglomération et ça y est: les chevaux sont lâchés! Je me place à l’avant et emmène un petit groupe jusqu’à Vif sur un bon rythme.
Puis c’est parti pour le col de Fau. Bon, j’avais prévu plusieurs scénarios: soit un départ tranquille en mode économie, tout en gestion, ou au contraire mettre une bourre histoire de me tester sur vraiment long après un départ soutenu.
Bon, le choix est vite fait: il y a 2 jeunes (dont un en jorts: je vous laisse googler) qui partent tambour battant à plus de 1000m/h et tout le monde s’accroche. Allez zou on va taper dedans un peu.

Donc le plan c’était toutes les bosses à 250-260w, là on est généreusement à 300w yolo.
Mais je suis bien, le cardio reste autour de z2-z3. Par contre, les gars qui tirent devant ont l’air de taper dedans quand-même. Je garde toujours la 3ème roue et je relance sur chaque partie plate. Et oui...ils veulent faire les malins dans les bosses, je peux faire le malin quand ça roule :)
Et donc c’est un nouveau PR sur le col de Fau et de même sur la liaison Fau - pied du col de Luz.
Au pied du col un panneau annonce "Equipements spéciaux recommandés" ... ouch

Sur le col de luz je décide de lever un peu le pied, de toutes façons les jeunes commencent à fatiguer. Il y a bien-sûr Bertrand et un gars alors inconnu qui s’envolent, mais je sais que Bertrand attendra Patrick qui est alors derrière moi, no stress.
Bon c’est quand même encore 290w sur le col de Luz, mais je me fais moins mal aux cannes que lors du 300.

Un peu de neige sur les bords de la route, mais finalement pas besoin d'équipement spéciaux, par contre c'est la grisaille, mais il ne pleut plus.

Je ne m’arrête pas au col, mais roule peinard pour laisser tout le monde revenir en me rhabillant et ravitaillant. Et rapidement, on se retrouve un groupe de 6: les jeunes ont sauté, il y a Bertrand, Patrick, Olivier qui a grimpé devant Bertrand, Silvère et Voltaire.
On enroule bien: Patrick et Olivier prennent de bons relais, c’est une bonne équipe qui s’est formée. Seul Silvère semble peiner à cause du froid.
C’est une longue portion de descente qui nous emmène dans le sud et vers le soleil.
Enfin la pluie a cessé et on se réchauffe sous le soleil de la Drôme provencale.


Ici Olivier sur la photo

Virage à droite, puis c’est parti pour une partie en faux plat montant et l’approche de la série de col. Silvère peine à garder les roues et lors de la pause pipi avant le col de St Jean, il file pour prendre de l’avance.
Bon il est temps pour moi de calmer les ardeurs, je décide de me rapprocher de mon plan, mais les jambes sont vraiment bonnes, alors c’est encore plus de 270w poussés dans ce col.
J’arrive 2-3’ derrière Bertrand et Olivier, Patrick qui a repris du poil de la bête est 1’ devant moi.
On attend Silvère et Voltaire puis on repart dans la descente et après une courte approche on attaque le col de Macuègne.
Bon, là je me colle à 260w: on a passé les 150k depuis le départ, faut vraiment se calmer. Les 3 compères Bertrand, Olivier et Patrick sont devant, mais derrière ça explose complètement. Et c’est là qu’on va se retrouver à 4.
Le col de Macuègne était au programme du 400 en 2014, les progrès sont effarants: 16’ au lieu de 23’ !!!!
On enchaine ensuite avec le col D’Aulan, mais là, ça commence à devenir plus compliqué pour Bertrand et Patrick: j’ai pourtant moi-même un peu ralenti, 240w dans ce col (27’ pour les 39’ de 2014) mais je rattrape puis double les 2 compères. Par contre, devant, Olivier lui, vole dans l’ascension: il est incroyable de facilité.

Pas dégueu les paysages


Et j'ai bien la banane

Même scénario dans le col de Soubeyrand: je tourne sur ma cible basse, 250w, mais Bertrand et Patrick sont derrière. Pendant ce temps, Olivier a le temps de s’arrêter prendre des photos pendant l’ascension et tout de même finir devant moi, normal.

Petite pause au CP pour se déshabiller un peu, il fait beau et chaud maintenant.

Après la descente, on décide de faire une petite pause histoire que tout le monde se refasse la rondelle.
Je profite de l’arrêt au bar pour faire la vidange, mais ensuite je fais l’erreur de prendre un coca, je dis d’ailleurs pendant la cause: prendre un coca sur du long c’est un peu la roulette russe. Le pic puis effondrement de la glycémie avec ce truc gavé de sucre peut être violent.


Photo de Patrick

On repart donc pour attaquer le col de Pré-Guitard et là, c’est moi qui ai un coup de moins bien. Bon, c’est pas la cata, je pousse quand-même 240w, mais je me sens moyen, endormi.
Il y a ensuite une longue descente où je reprends du jus en mangeant un max, et c’est sur un bon tempo que je grimpe le col du Pas-de-Lauzun avec 270w dans la partie raide (le col fait 4km dont 3 à 2% et le dernier à 7%)
Là, on a perdu Patrick, mais vraiment perdu: on ne le voit plus.
La descente est dégueulasse, bien gravillonnée, j’en arrive à regretter mes pneus de 28mm qui bloquent les cailloux contre l’étrier de frein, obligé de m’arrêter 2x pour nettoyer. Ça permettra à Patrick de revenir, mais avec Bertrand ils décident de faire une pause, moi, après la dernière pause j’ai pris un coup de mou, alors je préfère continuer. Olivier vient avec moi et on attaque le dernier col: col de Bacchus, 12km d’ascension quand-même.
Bon, là c’est tendu: j’ai plus de cannes, ça sera 230w de moyenne en ayant fait des intervalles à 240w intercalées de périodes de repos de 5’, mais au final ça grimpe et c’est ça qui compte.


A ce moment là on est plus que 2 à l'avant du brevet.

On file dans la descente et lorsqu’on approche du kilométrage du dernier contrôle, on se rend compte qu’en fait on a déjà passé le village depuis 5km, en descente.
Et MERDE! Demi-tour, on remonte, 300m D+ pour aller chercher la réponse de la question de contrôle.
Là, on retrouve Patrick et Bertrand, en train de s’habiller, bah oui, c’est le retour de la pluie, il est temps de se couvrir.
J’enfile rapido ma veste de pluie et je file, mais dans la descente je me caille les jambes, j’aurais du prendre le temps de remettre les jambières.
Avec le froid et la fatigue j’ai peur de me faire mal aux genoux.
Heureusement on fait une pause à une fontaine et en mode express, je me rhabille.
Là, c’est Olivier qui commence à être sec et demande à ce qu’on s’arrête à une boulangerie.
Arghhh j’en peux plus de ces pauses. Mais bon, tant qu’à faire, je me prends une quiche et je fini ma banane et une fajitas pour la peine!
Bon j’ai un peu mal au bide en repartant mais j’ai fait le plein d'énergie pour les 70 derniers kils.
On se prend vraiment des trombes d’eau, puis accalmie.
Je m’arrête enlever la veste puis rattrape le groupe et j’annonce que je vais faire la locomotive jusqu’à Grenoble: allez hop attachez les wagons.
Mais ça marche pas, ils arrivent pas à prendre la roue: je m’arrête 2x pour les laisser recoller mais dès que je dépasse le 30, ça décroche. Et il se remet à pleuvoir...bon moi je peux pas rouler à 28 pendant encore 3h...Bertrand me dit de filer alors zou, j’appuie et rapidement je ne vois plus personne derrière moi, même dans ces longues lignes droites qui nous ramènent vers Grenoble.
J’ai dans la tête “Voilà c’est fini” en boucle, j’écrase les pédales et je regarde les kilomètres défiler doucement.
Enfin la voie verte! Zut je commence à baisser un peu en énergie. Il me reste bien une fajitas mais j’ai pas envie de la manger. Je décide de lever un peu le pied et de maintenir juste assez de rythme pour avoir chaud sans tomber en hypo.
La voie verte est dégueulasse, je plains ceux qui vont devoir rouler là de nuit.
Ahhhh enfin le pont Oxford, la dernière ligne droite et enfin la boite aux lettres pour poster ma carte de route.
Il est 20h20, il fait encore jour, pari tenu!
Je signe ma carte et j’enfile tous les vêtements que j’ai à dispo pour attendre les 10’ réglementaires pour que l’automate de JP valide mon arrivée.
Et voilà le groupe qui arrive. Eux aussi ils sont allés au bout avant la tombée de la nuit, c’est tellement satisfaisant.
On se serre les paluches, tournée de félicitations et rapido on se rentre, ça pelle!!!

Voilà une affaire rondement menée. Bon, jusque là, à part des moyennes horaires assez impressionnantes, rien de nouveau. Dans 3 semaines, ça va être une autre histoire: 50% de kil en plus pour le 600, du jamais fait.
Dans les derniers kilomètres, avec la fatigue et l’envie d’en finir, j’avais plus envie d’aller à Brest... Mais pourquoi s’infliger tant de souffrance? Parce que ça a l’air facile quand on lit X watts par-ci, Y kmh par-là, mais au final, ça tire et il faut du mental pour garder le rythme, relancer, croire que ça va revenir quand on est dans une période de moins bien...Et, sur 600 puis 1200, il va y en avoir un paquet de ces périodes.
Mais voilà...même pas 12h après, j’ai envie.
Bon, là j’ai mal aux cannes hein...Je remonterais pas sur mon vélo cet aprem...Mais bon, demain il faudra bien aller au boulot :)
Allez! Vivement dans 3 semaines: 600 kms !!!