Bearman xtri 2022
Weekend court mais bien rempli dans les pyrénées pour participer au Bearman avec mon pote Yann.
Désolé pour les cris pendant le trajet Yann (ça serait sympa de préciser que c’est le bébé qui a pleuré et pas ta chère et tendre) c'est la première fois qu'il nous faisait ça.
On arrive le vendredi après-midi et on est peinards pour aller récupérer les dossards. Mais j'apprends que l’eau est à 26° donc pas de combi, et j’ai pas amené de maillot de bain (no comment)…Petit tour dans Amélie-les/bains pour acheter un maillot dans une boutique de souvenirs à côté des thermes, trop classe le maillot bleu blanc rouge.
Pasta party ou l’on rencontre un parisien bien sympa qui s’est engagé pour un défi un peu au dessus de ses moyens.
On laisse Yann à son camping et on s’installe près du lac pour dormir.
La cloche qui sonne la fin de la course!
Bonne nuit, je me réveille tôt mais j’ai 6 bonnes heures de sommeil (entre temps, le bébé a arrêté de pleurer hein!)
Finalement l’eau est à 23°. Il a fait bien froid pendant la nuit et on pourra nager en combi (Youhouhou)
Le lac n’est pas a sa hauteur habituelle et le parcours est plus court, on fera donc 4 boucles au lieu de 3 (et c’est là que ta meuf a loupé une info…)
Le départ est donné à 6h30 pétante, je me suis mis tout à l’avant, au vu des résultats des années précédentes, je sais que je peux nager avec les premiers. C’est que les triathlètes de triathlon extrêmes ne sont pas des très bons nageurs.
Effectivement j’ai aucun souci à m’extraire du peloton et seulement 2 nageurs sont devant moi.
Je décide de me ranger tranquillement derrière celui qui à la meilleure ligne, et de rester dans les pieds pour m’économiser.
Mais ses trajectoires sont pas terribles, je change de poisson pilote, et on finit la première boucle à 3.
Mais le rythme est quand même bien lent (quel frimeur 😅), alors au milieu de la 2e boucle je décide de passer en tête, je sens que le gars a pris mes pieds et l’autre tire toujours des bords improbables et perds du terrain.
Murielle et Sam sont là sur le bord pour m'encourager
Fin du 3e tour j’ai pris un peu d’avance,et rattrapé les derniers, je nage en aisance, ca va pas faire une moyenne de foufou, mais je suis devant et c’est un sentiment incroyable que de mener une course.
Je sors donc de la natation premier, je demande confirmation à l’arbitre qui me dit que oui oui c’est bien moi le premier. Truc de fou.
J’ai décidé de la jouer confort et attrape donc mon sac pour filer dans la tente vestiaire pour un change intégral en habits de cycliste.
Je perds 2min je pense mais pour 8h de vélo prévues, je préfère être en cuissards. Je sors finalement juste derrière le 1er de transition après avoir récupéré une puce GPS qui permettra de connaître ma position tout au long de la journée.
Rapidement je passe le 1er et me retrouve en tête de la course à nouveau.
Après quelques kilomètres de plat ou je me laisse le temps de me calmer et de maitriser mon cardio, j’attaque la première bosse, une mise en bouche de 4km à 4% qui serpente entre les chênes liège, et avec un lever de soleil magnifique.
Je me fait doubler à grande vitesse par un gars, et en voyant son dossard, une lettre et non un numéro, je réalise qu’il est sur le 8848, la version eversting de la course. Costaud.
Avant la fin de cette première bosse je me ferai doubler par 3 gars puis sur la transition jusqu’au premier grand col par 2 autres, et zut, le podium qui a pourtant 5 places m’a déjà échappé.
Bon dans la descente j’en reprends un, mais il me redouble un peu plus loin dans une montée. Petit gabarit, plus à l’aise en montée qu’en descente me dit-il.
Je suis un peu en stress car depuis le départ je suis censé avoir passé 4 points d’eau et je n’en ai vu aucun. Je me concentre d’ailleurs plus sur cet aspect: trouver de l’eau que sur ma vitesse.
Je fais même un détour et un arrêt en ville vers des toilettes publiques qui malheureusement sont fermées. Le stress. Yann que j’ai croisé au moment où je sortais de l’eau me rattrape et me dépose. Me voilà 7e.
Bon connaissant Yann il a dû partir un peu fort, et je pense que je le rattraperai plus tard.
Il m’indique que les points d’eau sont fléchés en blanc, et effectivement peu de temps après j’en trouve un. Ouf. En fait mes alertes sur le GPS sont toutes décalées de 1km, voilà pourquoi je les ratais.
Une fois le plein fait, je peux me re-concentrer sur ma course. Et ça tombe bien on approche enfin de la partie pentue du premier col. Il y a une approche de 10km à 2-3% et ensuite on attaque du sérieux avec du 8% de moyenne pendant 11km. Au pied du col, Murielle est là avec Sam pour m’encourager. J’en profite pour m’arrêter leur faire un bisou et c’est parti pour la grimpette. Je me suis bien traîné pendant les 50 premiers kilomètres, mais je me sens en super forme et prêt à attaquer les vraies difficultés.
Pendant la partie facile, je reviens doucement sur Yann. Murielle me dépasse et s’arrête au pied de la partie raide, un dernier encouragement et je me lance à l'assaut de ce premier raidard. Je reprend Yann dans le premier kilomètre et garde une intensité constante. Mon objectif c’est 240w dès qu’on dépasse les 5%, le reste entre 200 et 230.
Et ça passe très bien.
A 1.9km du sommet je croise les premiers qui descendent. 3 des ascensions de la course sont en aller-retour, ça permet de connaître précisément les écarts.
Juste après le passage des 4 et 5e je vois un lot de déchets sur la route, je gueule mais ils sont déjà loin avec la descente, et en fait ce ne sont pas des déchets, un gars à perdu ses barres. Ne voulant pas laisser d’emballage trainer, je m’arrête pour ramasser les barres, tiens y a des ovomaltines, c’est bon ça, et comme je suis un peu limite en énergie vu que j’ai oublié mon Gerostar, ca me permettra de compléter au cas où…
J’arrive au sommet du col, je me fais pointer et on me félicite pour ma tenue, ce maillot rapha rose fluo fait l’unanimité.
Je profite du sommet pour m’arrêter enlever un caillou dans la chaussure qui me fait ch… depuis le début du vélo.
Je repars avant que Yann soit arrivé en haut, et le croise 1km plus bas. Je repasse à l’endroit où j'ai croisé le premier, 10’ de retard.
Le grimpeur a d’ailleurs repris 2 places. Je m’applique dans la descente, sans prendre de risques mais en essayant de gagner du temps.
J’arrive à mi-course, et Murielle m’attend là où l’on peut avoir accès à un sac de ravitaillement. Je n’ai besoin de rien mais je m’arrête remplir les gourdes. Murielle m’encourage, je n’ai plus que 3-4’ de retard sur le 5e me dit-elle.
Encore un peu de descente et c’est reparti pour un col. Je garde le rythme, je mange toutes les 30 minutes, et tout va pour le mieux.
Je croise le premier à 1.4km du sommet, hehe je me rapproche. Et au demi tour effectivement je suis assez proche du 4e et 5e.
Demi-tour et c’est la descente. Malheureusement elle est moins technique que la précédente et je ne reprend personne.
On navigue un peu dans la vallée puis rattrape le parcours du half et la bosse ou ceux du 8848 font des répétitions. Ah elle est bien raide. Je commence à rattraper des coureurs du half, et un gars du 8848. C’est vraiment raide, et la route est vraiment pourrie. Hehe c’est que ça me ferait presque envie de faire le malin sur cette version. Bon en vrai ca me fait complètement envie et j’espère bien boucler la version standard pour avoir le droit de faire le 8848, peu importe si j’explose ou le temps que je mettrai, j’irai au bout aujourd’hui.
Je quitte ensuite le circuit du 8848 et attaque la dernière bosse du jour. Je me sens toujours aussi bien, mais par contre il commence à faire chaud et on est bien exposé au soleil. Le 240w serait tenable, mais je sens qu’il est préférable de lever un peu le pied, il y a encore un marathon en montagne à courir derrière.
C’est à 230w que je me hisse en haut de Batère, je croiserai 3x des marcassins et je dois avouer avoir eu un peu peur de ne pas voir les parents, et j’étais sur mes gardes.
Et tiens un cycliste devant moi, je le reprend doucement, il est dans le dur, coup de chaud. Je le passe et continue sur mon rythme.
Je croise le premier à 2.5km, oh oh, il a pas ralenti lui.
Je croise le 3e et 4e peu de temps avant le sommet. Petite pause pour ravitailler en eau et c’est reparti pour une super longue descente qui va me ramener à t2.
Je croise un coureur, puis Yann, puis l’ex 5e qui est en perdition.
Il est pas loin mon Yann, j’ai 15min d’avance pas plus.
Je ne rattrape personne dans la descente, je pense à bien manger et boire avant d’attaquer la course à pied.
Arrivé à t2, Murielle est là pour m’encourager, youhou je suis 5e, mais on m’annonce 4e, bizarre. M’enfin bon c’est cool.
8h06 pour 8h prévu, hehe pas mal.
Change complet à nouveau en t2, et je perds une place, le petit jeune qui a doublé Yann part en tri-fonction et chaussure de route avec une gourde à la main.
Là je me dis qu’il va rattraper tout le monde ou exploser en vol.
Moi j’enfile mon sac à dos et je pars, un bisou à Murielle et Sam et c’est parti pour 1000m d+ en 5km.
Les jambes sont bonnes, je peux courir les parties pas trop raides. Par contre les lombaires se font déjà sentir quand c’est raide. Oh que j’aimerais avoir mes bâtons.
Course solitaire, personne devant, personne derrière, ah si je rattrape quelqu’un, malheureusement un coureur du half, puis un autre et un autre. Ahh ça motive quand même.
J’arrive en haut, je reconnais le bénévole avec qui on a sympathisé en attendant la pasta party. Qui me dit qu’il a une surprise pour Sam.
Oui, hier Sam a fait du charme à tout le monde, et ses exploits de crapahuteur ne sont pas passés inaperçus.
Allez encore 1km bien raide en fait. Au sommet on me pointe 6e. Je comprend pas trop, la partie haute est bien technique, mais effectivement tout passe en chaussure de route. Et j’attaque la descente.
Arrêt au 4x4 de ravitaillement en haut et là je réalise que je n’ai pas pris mes fajitas à la transition, elles sont restées dans la glacière, bordel j’aurai bien merdé avec cette glacière. J’ai donc uniquement 4 gels pour faire ce premier tour, j’en ai déjà mangé 3 et il me reste 15km de descente.
Ouh là ca va être juste.
A ce moment-là on m’annonce 5e à 3’ du 4e. J’y comprend plus rien.
Bon ca court facile sur ces 15km de descente à 8-10%, le cardio est bas donc la conso de sucre aussi, j’espère que ça va jouer. Petite envie de caca qui se pointe, mais j’ai pas de PQ et les arbres autour de moi sont pas très feuillu, rahh le sud …
Bon je cours. Ouah c’est long.
Fini le chemin, on attaque le bitume. Mais ouch, ça tabasse et c’est plus raide, les cuisses prennent bien cher. Mais je cours.
Bon les arbres ont plus de feuilles par ici, c’est le moment de faire la pause stratégique. (Denis si tu lis ça…)
Un gars du half que je viens de doubler me voit me relever et se marre. Bah quoi ???
Bon ça va personne ne m’a doublé pendant cette brève interruption.
J’arrive en bas, il reste 3km, plus rien à manger, je suis limite. Je passe en mode éco.
Je cours à 6 au kil, dans le dur.
Enfin voilà t2.
2h55 pour 3h prévu, très bien.
Murielle m’annonce 6e, je suis persuadé d’être 5e et suis super déçu. Je passe à la transition me ravitaille, ce coup là je prend les fajitas et j’ai 6 gels sur moi. Je prends aussi 2 fioles de Gerostar qu’il me reste du vélo .
Je change de chaussures, ça a trop tabassé dans la descente.
J’avale une canette de coca et pars avec mon paquet de chips.
Et là on m’annonce 10e. QUOI? Je suis vert, énervé, fatigué, en hypo.
Devant moi un gars qui démarre son premier tour et qui était en transition avec moi. Il voulait partir avec des bâtons, je lui ai dit qu’il serait disqualifié, ils ne sont pas autorisés aujourd’hui. D’ailleurs la femme qui fini première a été disqualifié car elle a couru avec des bâtons.
Donc je pars avec lui, il me demande comment est la montée, on discute un peu (il a fait l’Evergreen) mais il me lâche dans le raide.
Je rumine, comment j’ai pu perdre des places sans me faire doubler?
Revient un replat, allez Tom, la course est pas finie, il reste 20 bornes pour reprendre des places. Alors je relance. Je cours le replat, je remet du rythme dans le raide, la pause m’a fait du bien, j’ai pu faire le plein de glucides, ça repart.
Je rattrape le gars, et je vois 3 gars devant. J’ai la motive, j’ai du rythme, ca va bien!
Je double, probablement des gars dans leur première montée, ah tiens mais lui je le reconnais, c’est celui qui avait craqué dans le dernier col, voilà donc un de ceux qui m’ont doublé. Donc oui y a bien du monde qui m’a doublé et j’ai rien vu. Ok ils doivent pas être loin, je vais aller les reprendre.
Et là, juste un peu plus loin, je vois le petit jeune qui a posé le vélo juste après moi redescendre en sens inverse. Il abandonne, je m’arrête pour discuter avec lui, il fait une grosse hypoglycémie. Je lui dit de prendre son temps, manger, repartir. Mais non il a la tete qui tourne, il ne veut pas prendre de risques, la nuit arrive, il préfère redescendre.
Ok dommage, mais il était parti vraiment léger sur ce premier tour, je suis pas étonné.
Et je repars.
Ça grimpe dur, mais avec les gars dans leur premier tour à doubler, ça motive grave. J’arrive en haut, je revois le gars qui nous pointe et il me dit que je suis 5e, je comprend pas trop, il m’a pas semblé avoir doublé plus de 2 gars dans leur 2e tour mais bon. Difficile de se fier au comptage.
La ligne de crête, la nuit tombe, je prend une petite photo et j’envoie un message à Murielle, tout va bien, je vais attaquer la descente, et essayer de pas perdre de place.
Je passe le ravito d’eau au 4x4, il y a l’organisateur qui me dit que je suis dans le top10, ça va, il prend pas trop de risque ;) et ça me rappelle que je suis tout de meme en train de faire quelque chose d’énorme, top10 sur un xtri c’est beau.
J’ai quand même bien mal aux cannes, les cuisses commencent à bien se faire sentir, ça pique, mais ça passe, je cours.
Un poil moins vite qu’au premier tour, mais au moins je cours. D’ailleurs j’ai un mantra pendant cette descente:
Si tu cours tu les rattrapes , si tu marches ils te rattrapent , alors je cours. (Alors on danse). Ça pique les cuisses, mais je cours.
J’arrive à la fin de la partie chemin, et maintenant c’est descente sur le bitume, plus que 4km de grosse descente puis 3km de plat.
Bon sang ça tabasse la descente sur le bitume, j’ai mal aux pieds, aux chevilles, mais sur le bitume j’arrive à accélérer, je suis sur cette partie à la même vitesse qu’au premier tour. Bon forcément ce coup là je suis pas au bord de l’hypo.
Ayé, le plat, retour à la civilisation. Ouah ce que c’est dur de relancer sur le plat, j’ai les jambes en carton. Mais voilà le bout.
J’aperçois la ligne d’arrivée, j’entends Murielle qui crie, voilà c’est le bout, j’y suis.
5e
Oui 5e, je suis 5e. Y avait 5 places sur ce podium et j’en suis. Bordel c’est trop beau.
C’est mon premier podium scratch en triathlon. Je suis trop content.
Je partage ce moment avec ma chérie, une semaine plus tard, on se marie, c’est beau la vie :) (🥰😘)
Et une jolie vidéo ou l'on me voit sortir de l'eau et Murielle m'encourager