Alpsman 2017: Le vélo

Alpsman 2017: Le vélo

Suite de l’aventure, je sors donc de l’eau pas trop mal placé, un peu plus lent que ce que j’espérais, mais ça reste très correct.
J’entre dans la tente de transition et me rend compte que j’ai perdu mes lunettes. Bon des lunettes decathlon c’est pas un drame.
Là on voit que l’orga de cette course est top: les bénévoles ont été averti par radio que je sortais de l’eau, et mon sac m’est donné quand j’entre dans la tente.
J’enlève rapidement ma combi, j’enfile mon maillot de vélo et chaussures, et je file.

Pourquoi un maillot de vélo et pas une trisuit intégrale? Parce-que les grandes poches arrières sont préchargés et que ça aurait pas tenu dans la combi avec 1 banane, 1 sandwich, quelques pâtes de fruits et de quoi tenir jusqu’au gros ravito de Leschraine, où mon ravitaillement personnel m’attend.

Massimo est entré dans la tente quelques secondes après moi, et au moment où je range ma combi dans le sac, c’est Yann qui entre dans la tente. Haha sacré Yann, il a fait une grosse natation pour arriver si tôt. Il est tout rouge et à l’air surexcité, ça promet!

Je sors de la tente, retrouve facilement mon vélo, allume le gps sur mon vélo et cours vers la sortie. J’entends que le vainqueur de l’an dernier sort de la zone de transition. Il a quelques secondes d’avance sur moi, je vais me le faire … Hmmm non en fait, je me dis zut, j’ai même pas réussi à le battre en natation.
Bah en fait si, il sort 24e de l’eau et moi 22e, il a été plus rapide que moi en transition.
3’47 après être sorti de l’eau, j’enfourche mon vélo, c’est parti pour une grande balade dans les Beauges.

Premier gros morceau, le Semnoz, par le col de Leschaut, une montée en 3 parties:
D’abord Saint Eustache, une descente, le col de Leschaut, un bout de plat et enfin la montée au Semnoz.
Là il faut vraiment pas s’emballer. Je suis bourré d’adrénaline après la natation, et j’ai du mal à me contenir.
Mon plan de course c’est 240w dans les bosses, dans la montée vers St Eustache, je suis à 244 de moyenne, sans avoir l’impressoin de pousser. Mollo tom, Molllllllo.
Dans les lacets de cette bosse, on peut facilement voir les coureurs en amont et en aval, rapidement je repère Yann avec sa tenue veloruck. Il m’aperçoit aussi et on gueule à travers la montagne. Fun.
Ce foufou me rattrapera avant Saint Eustache.

Je le laisse filer, chacun son rythme.

Mais en fait dans la petite descente je le ratrape et le double. Hehe faut bien qu’il serve ces 2-3kg de rabes.

Je m’attend à ce qu’il me reprenne dès le col de Leschaux, mais non. Sur le plat je maintiens la pression. Le plan dit 210w sur le plat. C’est beaucoup, et je sais que la plupart du temps je serai en dessous, là je ferai 201w jusqu’au pied du Semnoz.
Je reprend un paquet de gars sur cette petite portion plate.

Et c’est parti pour le grand col de la journée. 11km, 6% une faucille quoi. La tendance est plutôt à me faire dépasser qu’à dépasser. Un gars en vélo de chrono me double, il emmène gros. Je lui souhaite bon courage pour le reste de la journée.
D’ailleurs depuis le départ en vélo, je m’amuse à saluer tout le monde, ceux que je double et ceux qui me doublent. C’est bonne ambiance, et on est pas très nombreux.
Je me retourne régulièrement, mais je ne vois pas Yann revenir. Il a peut être décidé d’être raisonnable sur cette montée. C’est étonnant mais ça lui arrive :)
Moi je fais bien attention de rester “dans la zone” et il vaut mieux être un poil en dessous qu’au dessus.
Je profite de ne pas être dans le rouge pour manger mon sandwich. Ca passe très bien. Pour aller au bout d’un monstre de course comme ça, il faut de l'énergie, j’ai décidé de faire une course “bio”, et pas de déchet. Donc ce que j’ai sur moi c’est emballé dans des sacs réutilisables, et fait maison. Bon sauf les fajitas, parce-que les fajitas maison se dessèchent trop vite. Je vais tourner au sandwich salé et à la banane, avec un peu de sirop d’agave citron et sel dans mes gourdes.
Sur la fin de la bosse, je rattrape la 2e féminine, et me fait doubler par le 2nd de l’evergreen 2017. D’habitude il me double bien plus tard, soit il a fait une grosse nat, soit il a attaqué fort cette première bosse.
236w de moyenne pour 239 prévu c’est très bien. Par contre j’ai 4’ de retard sur le plan en arrivant au sommet, et ça je comprend pas trop pourquoi.
Oh bordel, j’ai oublié de calibrer le capteur de puissance avant de monter dans le bateau ce matin. Les conditions atmosphériques influent sur les gauges de torsion, et là clairement elles m’ont surévalué la puissance fournie. Après coup c’est très clair, car le cardio est resté très bas pendant cette montée.
5w de plus qu’à la reco, mais 5bpm de moins et 4’ de perdu.
Bon faut que je fasse une pause pipi au sommet, j’en profite pour calibrer. Bah c’est une connerie. Re-calibrer le capteur au point le plus haut et le plus froid de la journée, ça va pas arranger mes affaires. Mais ça je ne le saurai que plus tard.
J’enfile ma veste, ne prend rien au ravito, et j’attaque la descente. La 2nde féminine m’avait repassé pendant la pause pipi et je la reprend rapidement.
J’ai bien fait de ne pas enlever la sonnette sur mon vélo car elle me sert bien, je double un paquet de monde, et le ding ding ding fonctionne au poil et les mecs s’écartent pour me laisser passer. Excellent.
Je vais passer le mec sur son vélo de chrono comme s'il était arrêté.
Je profite de la descente pour manger ma banane. Forcément un gars en profite pour me doubler, non mais je vais pas laisser faire.
La banane fini j’attaque et le reprend, mais on arrive au bout de la descente, il y a des gars qui bouchonnent, dont le 2e Evergreen. Je me retiens de jouer de la sonnette, ça ne servirait à rien dans ce passage.

Une fois arrivé à Viuz, voilà la seule section à peu près plate du parcours. Je me colle en position aéro sur le vélo et j’écrase les pédales. Je tourne à 200w sur cette section et reprend un paquet de maigrichon grimpeur qui m’ont doublé dans le Semnoz.
Je suis assez content du comportement des gars qui m’entourent. Quand je double, les gars essayent pas de me prendre la roue, et respectent au moins 5m de distance.
Quand la route s’élève et que les grimpeurs me dépassent, les gars sont tous espacés correctement. Ca fait plaisir à voir.

J’arrive à Leschraine, je m’arrête au ravito, j’annonce mon numéro et là coup de stress: on a pas de sac pour le 65. ARGHHH
Ca fait chier ça, ça veut dire que je vais devoir tourner à la boisson powerbar et manger ce qu’il y a sur les ravitos. Pour la bouffe ça peut passer, mais pas la boisson.
Je commence à me goinfrer sur le ravito quand une des bénévoles arrivent avec mon sac.
“Désolé je ne l’avais pas vu”
Ouahhhh merci madame.
Allez vite, j’ouvre le sac, dedans il y a un sac isotherme avec une grosse bouteille d’eau glacé, 2 sacs à sandwich et 3 gourdes préparées.
Je prend une gourde et un sac sandwich, je rend le sac et je me sauve.
2’ d’arrêt, ça va.

Je sais que dès la sortie de Leschraine on est dans le segment du col de Plainpalais. Donc c’est maintenant qu’il faut commencer à appuyer sur les pédales. C’est reparti, je me recalle à 240w, mais bon avec les petites descentes intercalées la puissance moyenne est plus basse, et même la puissance normalisée reste en dessous de la cible. Si on ajoute le décalage du au mauvais calibrage, je me traine :(
Encore 1 minutes de perdu par rapport à la reco, et ce n’est que le premier passage.
Bon c’est pas catastrophique, mon allure de la reco me faisais tourner en 7h44, là je suis plus parti pour 7h50 ce qui reste très bien. J’avais pourtant en tête de faire un peu mieux qu’à la reco. Bah il y a le plan et la réalité du terrain.
Donc sur ce col de plainpalais, je mange mon premier sandwich, rillette de thon, miam. Il est bien frais car il sort de la glacière, top.
Je rattrape un gars qui s’appelle Vincent, on va jouer au chat et à la souris pendant tout le reste de la course.
Je suis plus rapide dans les plats et faux plat montant, il est plus rapide dans le raide. Il fait des arrêts éclair aux ravitos, mais je le reprend dans les descentes.
Rapidement j’arrive au col de Plainpalais, et malgré ma lenteur relative, tout va bien. Je suis vraiment en forme, je me sens bien mieux que lors de la reco.

J’attaque la descente, et quand je dis j’attaque, c’est peu dire, je joue encore de la sonnette. Si je suis plus lent en monté, je suis par contre plus rapide en descente. La minute perdue à la montée est reprise à la descente :)

Et me voilà au pied du col des près. Il ne fait encore pas trop chaud, mais j’ai quand même du sel qui commence à s’incruster sur la face. Dommage les fontaines de Thoiry sont vides. Je me serai bien trempé le visage et mouillé le casque pour cette montée.
Je tiens un rythme identique à celui des autres bosses, et ça malgré les derniers kilomètres à 9, 9 et 10%
Le tout dernier à 3% est un régal. Je ne m’arrête pas au ravito et file dans la descente. Là petit soucis, mon casque me compresse l’arrière du crane et je chope le mal de tête. J’enlève rapidement le bandeau que j’ai sous le casque qui retient la transpi, ça soulage un peu mais c’est pas top. Dommage il est sympa ce casque aero, mais si je peux pas faire les descentes sans douleur, tant pis. (A vendre scott cadence plus, 5 sorties)

Je me laisse glissé jusqu’à Leschraine, je double quelques gars et me fait doubler par un seul concurrent, qui pousse fort sur les pédales dans la descente, bien accroché à ses aérobarres.

Leschraine à nouveau, beaucoup de public qui encourage, ca me motive tellement que j’en rate le ravito.
Oups, demi tour, et je récupère mon sac.
Et là je fais LA connerie de la course. Sur la boucle j’étais parti avec 3 sandwichs. J’en ai mangé un dans plainpalais et ½ dans le col des près.
Donc arrivé là je change de sac à sandwich et je me dis pas besoin d’en prendre 3, 2 suffiront. Sauf que ce que j’oublis c’est que je ne refait pas la boucle. Je fais les 2 cols + le retour à Saint Jorioz, et c’est pour ça qu’il y a 3 sandwichs. Dans le premier sac il y avait un sandwich en rabe, au cas ou.
Donc j’enlève un sandwich, je récupère une gourde pleine et je repars.
Boom un sandwich dans plainpalais, je redouble vincent, et dans un virage j’aperçois Yann en contrebas.
Ahhh cool il arrive.
J’étais un peu mou de la pédale sur le début de ce col, et voir Yann arrivé me remotive, je vais lui donner du fil à retordre pour me reprendre. Je relance.

Je rattrape Mohamed sur la fin de ce col de Plainpalais, et là je suis bien content, parceque d'habitude c'est lui qui me rattrape à la fin du parcours vélo de l'evergreen.

J’arrive au ravito, remplissage rapide des gourdes et hop descente à bloc, pas de Yann.

Au pied du col des près, je ratrape le dernier de la course. Je pensais pas que je prendrai 1 tour à quelqu’un, mais dans le col des près je vais en doubler 4.
Il fait chaud là, très chaud. Un bon 34°.
Au 2e km, il me semble apercevoir Massimo en contrebas, excellent, il fait une super course. Il doit etre 5 ou 10 minutes derrière.
Allez hop c’est fini, 2e col des près dans la poche, 2min de plus que le précédent, vu la chaleur c’est pas si mal.
Arrêt au ravito, et là je réalise mon erreur, je suis en train de finir ma dernière fajitas et il me reste 50 bornes à faire.
Merde je vais arriver sec à la course à pied. Bon au Chatelard y a un ravito solide, il faudra que j’y trouve un truc à manger.

Hop descente, et maintenant ça enchaîne les faux plats et les petits coup de cul jusqu’à la Chapelle des Beauges. Il y a un léger vent de face qui rafraichit bien, et rapidement je récupère du col des près, ça va même plutôt bien, et j’écrase les pédales.

Au Chatelard, rien ne me fait envie, le coup de chaud dans le col des près m'a un peu couper l'appétit alors le saucisson et la tome, bof. Je tente une powerbar, beurk c'est infect. Alors je mange ce que je peux de tucs, orange et banane et je repars.

Bonnes sensations sur cette fin de parcours, je sens que j’ai bien géré ce vélo. J’ai 10min de retard sur mes prévisions, mais c’est encore 10min d’avance sur le temps qu’il faut que je fasse pour pas être stresser sur la course à pied. Et puis une grosse partie de ces minutes de retard, c'est le temps passé au ravito, donc au final, il est pas si mal ce vélo.

Je reviens maintenant sur les grimpeurs qui m’ont doublé dans le col des près. Et je passe.
Un des gars me félicite pour mon courage de rouler sur une antiquité sur un tel parcours. Hehe il roule bien le titane hein, tiens d’ailleurs tu vas pouvoir l’admirer de dos car je te dépose là, ciao, on se revoit à la course à pied.
Bon forcément dans les raidars de la Chapelle des Beauges le gars revient, et on rattrape finalement Vincent, mais quand la route replate, je leur dit au revoir pour de bon. Ensuite je fais une belle descente Leschaux - Saint Jorioz, je profite à fond des encouragements des bénévoles qui font la circulation en bas, j’enlève les chaussures en roulant et entre en T2 sous les louanges du speaker, qui m’annonce que je suis bien parti pour être top finisher avec 3h pour parcourir les 25km.
C’est bon ça.
7h55 de vélo, moins de 8h, mission 2 accomplie. Maintenant il faut courir!