Croz'et raide 2016: up and down

Croz'et raide 2016: up and down

Bon à peine revenu de vacances il faut déjà s’y remettre, et oui aujourd’hui c’était la Croz’et raide, le kilomètre vertical à domicile. Impossible de raté l’occasion de se tirer la bourre avec les copains du coin.

 

Je sors de 2 semaines de coupure après le swimrun d’Engadin, bon je suis pas non plus resté complètement inactif pendant 15 jours, mais je n’ai couru que 2 fois, fait un peu de vélo et de natation, et je me suis vraiment senti moisi à chaque fois. Bref pas la grande forme.

La petite sortie d’activation me le confirme hier soir, pas la pêche, le cardio a du mal à decoller les jambes sont lourdes, ca va pas être le toto des grands jours.

 

Bon sur facebook ça chambre de tous les côtés, je suis sur la hit list de Camilo, Jean-Marie et Stéphane. Y a mon collègue Mickael qui a peur que je lui revienne dessus dans la descente, et bien sur il y a les copains du village Philippe et Lucas qui aimeraient bien m’accroché dans la montée.

Bon vu la forme, j’ai bien peur de ne pouvoir tenir à distance que Philippe et Lucas, pour les autres on verra bien ce que ça donne.

 

Levé 6h30, petit dej léger, 8h je vais chercher mon dossard, à 800m de la maison, je peux même y aller avant de m’habiller :)

Sur place je rencontre Tof et on échange sur nos dernières courses, il a fait un top 40 à la montagn’hard 60, c’est beau.

 

Hop retour à la maison, je m’habille et Mickael arrive pour stocker son vélo à la maison. Je pensais qu’il avait faire le warrior, mais en fait le petit malin s’est fait déposer à crozet et il a le vélo juste pour rentrer :)

 

On retourne à la mairie lieu du départ, et là c’est la fête, tout le monde est là. Ahhh c’est bon cette ambiance de pré-course.

Une fois que Mickael à son dossard on part s’échauffer, on fait la première montée tranquille, et en fait je réalise que ça serait plutot le rythme course. Plus vite et je serai cramé.

Les jambes répondent mieux qu’hier, le cardio aussi, mais c’est pas flamboyant.

Une fois au parking du télécabine, on fait 2 sprints histoire de monter dans les tours, puis retour au départ.

 

Encore plus de potes sont là, et gentiment on se place sur la ligne de départ. Là je n’hésite pas et je me met au plus près de la ligne, 3e rang.

 

On a droit à un compte à rebours et pan c’est parti. 100m de plat puis ça grimpe, objectif 1h pour le sommet.

Mickael s’envole, Jean-Marie me double “pardon monsieur, je voudrais passer”, ok j’ai compris, je ne vais pas le revoir (ou peut être que si …). Camilo passe aussi, bon je ne vois pas Stéphane mais j’imagine qu’il est devant aussi maintenant, bon sang on a fait 300m de course et je suis déjà dans les choux.

Bon ça grimpe raide cette rue du jura, et plus ça va, plus c’est raide. Je continue à trottiner et je surveille le rythme cardiaque. Mon plan c’est de rester à 170-175 sur toute la montée, 171 je suis dans les clous, en trottinant, ça passe.

 

Hehe je reviens sur Camilo, et qui je vois à 10m, Stéphane. J’aperçois Mickael mais il est déjà loin.

 

Lorsqu’on arrive à la route du télécabine, je relance et passe Stéphane qui est en mode marche rapide. Mais juste après ça se redresse direct vers le réservoir, et je me met à marcher, ah tiens Olga est sur le péron de son nouvel immeuble et nous encourage, allez pour la photo je me remet à courir.

Haha non je ne suis pas en train de mourir, 4min après le départ, c’est la prise d’élan je vous dis.

Ah voilầ c’est mieux là :)

Tiens on voit Camilo en noir, et en jaune la féminine qui va finir 1ère.

 

Je passe ensuite Camilo et j’arrive ensuite sur le petit chemin qui nous fait passer sur le parking et là on se retrouve devant un grand panneau “L’enfer commence ici”, hehe ça promet.

 

Bon il fait bien chaud, je transpire à grosse goutte, mais j’ai mouillé le buff avant le départ et ça va pas trop mal.

Je jette un oeil, 6’30 avant de démarrer l’ancien parcours, si je fais le même temps que l’an dernier ça tiens sous l’heure. Mais quelque chose me dit que ça va être plus compliqué que ça.

Stéphane déboule avec ses 4 pattes (il utilise les batons) et me passe facilement après le virage pour passer dans le vif du sujet, sous le télécabine.

 

Bon là je me dis c’est mort, il a l’air facile, je vais jamais pouvoir m’accrocher. Par contre Camilo ne revient pas, et je l’oubli, en fait je ne le reverrai pas de la course :) Perdu Camilo.

 

Je surveille le cardio, quand ça dépasse 174 je ralenti, et à 170 j’accélère, c’est pas compliqué. Les jambes sont lourdes, mais ça grimpe. Je pose les mains sur les cuisses et je pousse, de temps en temps je me redresse pour respirer, mais aucune douleur dans le dos, je peux donc monter en mode brutasse.

 

L’écart avec Stéphane et stable. Je grimpe avec la féminine en jaune, et juste derrière il y a 2 autres féminines avec de bien joli séants.

 

Je profite d’un passage technique pour doubler la femme en jaune et 2 gars pour me retrouver derrière Stéphane et les 2 gazelles.

Je passe la route forestière en 20min de course, 14min depuis le parking, arf c’est pas terrible, je suis 2min au dessus de mon PR, ça craint. Mais bon je suis pas là pour péter un PR jusqu’au yeti, c’est l’erreur que j’avais fait l’an dernier et je m’étais retrouvé bien sec dans la dernière partie. Aujourd’hui il y a la descente derrière, donc il faut que j’en garde sous le pied.

 

Lors du replat les gazelles relancent et cours, je leur emboite le pas et on double Stéphane, petite tape sur le cul (de Stéphane, pas des féminines, elles vont trop vite pour ça ;) et je m’accroche. On passe tout juste la barre des 500m de D+, 29’30 de course, il fait chaud, ça va vraiment être dur.

 

Gentiment on est en train de décrocher Stéphane. Cm par cm, j’ai des jambes de bois mais le moral au top.

Je suis toujours sur le même rythme mais les nanas commencent à me distancer. On approche du yeti, c’est pas le moment de me cramer, il faut pouvoir relancer sur le plat qui mène au téléski.

 

Passage du chemin forestier, il y a Dimitri des crapast, il nous encourage Stéphane et moi.

 

Juste avant le yeti, j’avale un gel. J’enchaine direct avec le ravito pour boire 2 verres d’eau, et j’enchaine. Là il y a plein de spectateur, dont pas mal de copains de Crozet, ça encourage fort et ça fait du bien.

 

Je relance, et j’arrive à courir, cool. Dans le chemin “plat” j’alterne course et marche rapide, pour rester dans le même rythme cardio. Je distance Stéphane. Il faut que je prenne un maximum d’avance, car je suis sur qu’il va me faire les fesses dans la descente.

Ca y est je suis sur le tracé de la rama, mais j’ai un coup de mou. Le gel ne fait pas encore effet je sens que ça revient derrière, petit coup d’oeil, c’est pas stéphane, mais 2 gars en rouge et la nana en jaune.

 

Il me passe, j’essaye de suivre, mais ça le fait pas. Les gazelles m’ont pris 50m de D+, ouh là ça devient dur.

 

Coup d’oeil au cardio, 165, pas bon ça, je relève le nez et zoom stéphane me passe. Arghhh mais d’où il sort? Et il creuse l’écart, mais d’où il sort ce jus là?

Allez je relance, je remonte à 174, les jambes sont pas contentes, mais il reste pas longtemps à grimper, après c’est la bascule, et ce sont d’autres muscles qui vont bosser, ça va le faire.

 

Hehe je reviens sur Stéphane, et le sommet approche. Je me fais doubler par des gars qui jouent le classement kmv, mais moi je m’en fou, c’est pas le moment de me mettre dans le rouge.

Enfin le sommet, là il y a Fred (Président de TrailZeWorld) qui m’encourage et c’est parti pour la descente.

Stéphane marche en rangeant ses batons et je reviens juste derrière lui. Quand je le rejoins, il repars en courrant et je le suis.

 

Ouh là je me sens pas bien là. J’ai la tête qui tourne, les jambes raides, je n’arrive pas à prendre mon rythme habituel. J’ai une pose de pied abominable, 2 semaines sans descente et je redeviens un débutant. C’est pas comme ça que je vais reprendre Mickael.

 

Stéphane commence à s’éloigner, merde. Je double quand même du monde et rattrape la féminine en jaune. Les dépassements se font facilement sur cette partie. Bon sang j’ai quand même peur pour mes chevilles, pleins de caillasses planqué sous l’herbe tondu sur la noire.

 

On arrive enfin sur le mur de la noire, lui il est propre, bien tondu pente régulière, pas de caillasse. J’arrive à délier un peu et je reprend du terrain sur Stéphane.

Ravito au pied du téléski de la Ramaz, je suis juste derrière Stéphane. Il file, mais je m’arrête prendre un coca, un verre d’eau, et un verre d’eau sur la tête. Ravito éclair, quand je me retourne je vois encore Stéphane qui s’enfonce dans la forêt. Je relance direct et reviens rapidement. En repassant le chemin Dimitri encourage Stéphane, puis m’aperçoit. La dernière fois qu’il nous a vu, j’étais devant, ce coup là c’est Stéphane, il me dit “Accroches toi, Steph est en train de te lâcher”, mais non, en fait je suis en train de revenir :)

Et là Stéphane qui pensais m’avoir largué sait que je suis juste derrière lui. Et on attaque la forêt, un segment que Steph connais bien, et où il va très vite, mais je l’ai reconnu plusieurs fois, et je garde le rythme. Je me surprend même à passer plus vite dans les parties velues.

Ca y est je suis juste derrière. Je souffle un peu puis j’attaque, yeehaaa. Ça passe.

 

Et maintenant il faut faire le trou, j’envois le bois, bon sang ça file, le cardio s’affole. Oups j’aurais ptet du rester derrière et conserver de l’energie.

Je donne tout mais Steph est accroché. Bon ça va pas le faire, on est à mi descente, il faut que je lève le pied.

Je reste devant mais continue plus souple. Le cardio reste très haut. En regardant les stats sur strava, je suis passé à 191bpm (97% du max) pendant le dépassement, et après avoir ralenti je tourne encore à 93%. Pas possible. Et là j’ai une cheville qui lâche, ça tord sévère, le pied part complètement en cacahuète, mais pas de gamelle, et pas de bobo. Ouf. Bon il faut vraiment que je lève le pied, je suis pas assez lucide pour débouler comme ça dans les cailloux. Steph reviens et passe. Je repasse sous les 90% du cardio, bon sang en descente, si haut dans les tours, j’hallucine !!!

 

Steph commence à me distancer, pour moi c’est fini, je ne me vois pas relancer et repartir à l’attaque.

 

L’écart se stabilise, et doucement je reviens, et hop on sort de la forêt. Cool on approche de la fin.

Steph reste à droite dans le pierrier. Je pense que c’est une connerie. Je me déporte au centre de la piste et cours sur l’herbe. Je passe à gauche du tremplin, et reviens au niveau de Steph. Il traverse et prend le chemin de gauche maintenant. Pareil ça aussi pour moi c’est une connerie. Je reprend au centre et cours sur le chemin étroit mais terreux. J’ai confiance à 200% dans l’adhérence des peregrines sur ce terrain, et je lâche les chevaux. Bordel je suis à côté, et je passe. J’entends Steph qui râle, hehe, allez ATTAQUES TOM ATTAQUES.

 

Il faut que je fasse l’écart. La fin de la course est sur bitume, et les derniers 300m sont quasi plat. J’ai pas la vitesse de Steph sur le plat, il faut vraiment que je profite de mon avantage ici pour créer un buffer. Et avec un peu de chance il va lâcher le morceau et je pourrais finir tranquille.

Je le sais maintenant en regardant les stats, mais sur cette dernière partie de la descente, je retape le 97% au cardio.

 

Je déboule sur le parking et me lance dans le petit chemin qui ramène à la route du réservoir. Allez c’est technique là je peux encore prendre quelques secondes. Et c’est le bitume. Allez relaches toi Tom, déroules.

Et je repasse devant Olga :)

Petit coup d’oeil en arrière après avoir traversée la rue du télécabine, Stéphane et loin. Bon je garde le rythme, mais je suis pas obligé de me sortir les trippes, ça va peut être tenir comme ça jusqu’au bout?

Devant moi il y a un mec en rouge bah c’est pas Mickael, alors je m’en fou, mon but c’est de tenir Steph, gagner une place au classement pour finir 51e au lieu de 52e? Rien à foutre.

 

Tiens voilà Tof, il m’annonce que Mickael et passé depuis longtemps, et m’encourage, près du but. Il me fera parvenir cette photo, surement prise par sa femme.

Vous voyez le mec en blanc qui sort du virage? Bah c’est Stephane, et il est en train de revenir très fort.

 

Tof à pris cette vidéo quelques mètres plus bas:

Croz’et raide

Le mec en rouge, qui se retourne, inquiet, cramé, c’est Jean-Marie, rahhh bon sang si j’avais su!

Et le Steph il fait pas semblant derrière.

Je me retourne juste avant le dernier virage à la mairie, et je le vois, arghh il va falloir envoyer un sprint. Je suis cuit, mais il faut quand même balancer les watts. Alors j’attaque. Je l’entend qui souffle derrière, mais les jambes répondent et je prend de la vitesse. 3’39 au kilo, je crois que j’ai jamais couru aussi vite de ma vie. J’ai les poumons en feu, le coeur va exploser, et pour cause, je vais devoir réinitialiser tous mes réglages physio, j’ai un nouveau cardio max à 198 :)

Et bim c’est la ligne, je suis devant. J’ai la présence d’esprit de stopper le chrono avant de m’effondrer dans l’herbe.

Une amie pompier vient direct me voir, “ça va?” oui oui, tout va bien, j’ai juste tout donné. La dernière fois que je me suis mis en boite comme ça c’était au même endroit pour la foulée de Crozet. Bon sang les courses ici elles font mal.

 

Au final, Mickael me met 8min, dont 1min30 à la descente, il a assuré le jeune. Jean-Marie fini 11s devant moi, grrr. Steph, bah juste derrière :) et Camilo n’a fait que la montée en 2min de plus. Bon milieu du tableau quoi.

 

Mais si on regardait les classements?

Thomas Vérin:

18e au scratch (sur 67), devant la 1ère féminine.

4e en vétéran1 (sur 16) sur le up and down.

50e scratch à la montée (sur 103)

11e vétéran 1 à la montée (sur 25)

9e scratch à la descente (sur 67)

2e vétéran 1 à la descente (sur 16)

 

Ahhh pas mal pour un retour de coupure finalement.

Bon la course a été bien dur, il faisait chaud et lourd, et le retour de coupure n’a pas du aider. Sur le segment du kmv, je met 4min de plus que l’an dernier, et sur la descente, je ne bas aucun de mes PR à l’entrainement. Mais en tout cas je me suis bien tiré la bourre avec Stéphane, et il n’y a que lorsqu’on accroche un dossard que l’on se désosse de tel façon. Merci Stéphane, belle course.