MBRace 2017

MBRace 2017

1 semaine de recup, 1 semaine de reprise, 1 semaine d’affûtage et c’est reparti pour un tour.
Oui 3 semaines après l’Alpsman je décide de remettre le couvert. Pas de triathlon ce coup là, mais un marathon VTT, auto proclamé course la plus dure du monde par les organisateurs.

1 départ, 3 distances possibles, en fonction des barrières horaires. 70, 100 et 140km
Pour 3000,5000 et 7000m de d+.

J’y avais déjà participé en 2014, je m’étais arrêté au 70e bien que dans les temps pour le 100km, car mon vélo partait en morceau, 3 bris de chaines.

Cette année, avec le gros travail que j’ai fait sur le vélo, j’ai bien l’intention d’aller au bout des 140km. J’ai de bonnes jambes, j’ai bien récupéré de l’alpsman. Ca doit le faire.

Sauf qu’après la vague de canicule, c’est une semaine d’orage et de pluie qui précède la course. La météo du jour est incertaine, mais d’énorme quantité d’eau se sont déjà déversée sur le parcours. Ca promet des chemins gras, très glissant. Ca va être dur.

Vendredi matin, je charge le camion avec le VTT et de quoi dormir dans le camion. Je vais à Combloux directement après le boulot, récupérer mon dossard, et dormir au plus prêt de la ligne de départ.

Pendant le briefing, ils annoncent pluie en continue pendant la nuit (hmmm je viens bien dormir moi avec le bruit des gouttes sur le toit du camion) mais par contre une journée sans averse, juste quelques gouttes de temps en temps, et un temps très froid. 2°C annoncé sur les sommets à 2000m.

J’ai eu quelques discussions avec Eric, un costaud du pays de gex qui a déjà fait la course l’an dernier dans de mauvaises conditions, et j’en retiens les points suivants:
Les montées devraient bien se passer, elles sont sur des chemins larges et stables. Par contre les descentes vont être ravagées et hyper glissante.
L’an dernier certains ont attendu 30’ avant de pouvoir s’engager dans la descente.

Bon si je veux passer les barrières horaires je peux pas me permettre de perdre 30’. Je décide donc de taper dedans pendant la 1ère heure, puis de lever le pied après et tenter de récupérer.
J’aurai peut être un gros coup de mou dans la journée, mais sur du long, y a toujours moyen de se refaire. Et avec le capteur de puissance, je peux doser et pas me griller complètement.

Après le briefing, je récupère mon dossard, puis retourne au camion, j’ai 1h avant la pluie alors j’en profite pour faire ma cuisine à l’extérieur sur mon petit réchaud. Je suis garé juste à côté de l’entrée du village de course, et les gens me saluent en passant, certains s’arrêtent pour taper la discute, c’est vraiment sympa.

Une fois les pasta ingurgitées, je m’installe dans le camion et quelques gouttes commencent à tomber.

Je monte la plaque de course sur mon vélo, puis choisi mes affaires:

Cuissard DNA
Maillot rapha merinos classic noir
Manchon noir
Chaussettes merinos grise
Gilet coupe vent blanc
Coupe vent bleu dans la poche.
Bandeau compressport
Gant Fox superlight cuir et tissus.

Niveau nourriture je pars avec:
2 gourdes sirop d’agave, citron et sel
8 gels winforce noisette
2 sacs x3 fajitas (viandes des grisons - saint moret, grison beurre de cacahuete, grison conté cacahuète)
Et 1 banane pour le départ si j’ai un petit creux.

Tout est prêt, il ne me reste plus qu’à attendre que le sommeil vienne. Bon il vient pas, je retourne faire un tour sur le village de course, et repère les toilettes, niquel, pas bien loin du camion, en bois et version toilette sèche avec copeaux de bois, la petite touche écolo qui va bien.

Retour au camion, et enfin je trouve le sommeil. Pas pour longtemps, la forte pluie me réveil, et ça va être comme ça toutes les heures de la nuit.

Je me réveil 15’ avant la sonnerie, à 4h45. Je file direct à la vidange, puis petit dej.
Gateau sport maison fait par ma petite femme. J’en mange ¼. Pas la peine de se gaver, la course est dans moins d’1h.

Je m’haille puis file sur la ligne de départ, il est 5h30, et c’est déjà bien rempli.

Il y a devant moi le sas élite, le sas prioritaire puis un paquet de gars dans le sas “populace”
J’arrive à me faufiler sur le côté et me retrouve pas trop mal placer. C’est tout ces gars là que je n’aurai pas à doubler dans la première heure.

Pan 6h précise, c’est parti. 5km de montée sur bitume, ça va étirer le peloton.
Je me calle à 280W et on verra bien ce que ça donne.

Bah c’est pas mal, je remonte pas mal de monde sur le peloton, et lorsque la route fait une épingle, je ne suis pas si loin de la tête de course, cool.

On quitte le bitume, et boom premier ralentissement, et poussette. Je reste calme, pousse mon vélo et repart. Y en a qui s’excite, qui rale, qui force. Bon sang ils veulent gagner des points au sprint intermédiaires?

1ère heure de course, 275W normalisé, il va falloir lever le pied maintenant.

1ère descente, pas trop grasse, ça roule bien, j’ai de l’espace, et je dépasse. Par contre j’ai pas pensé à mettre mes lunettes et je me prend de la terre dans les yeux. Relou.

Et hop ça repart en montée. Et là un mec deraille, pose le pied à terre, et autre lui rentre dedans, et c’est parti les insultes, bon sang les gars, y a rien de cassé, et la course est encore longue, gardez votre jus.

Bon ça monte, le chemin est large, ça roule bien. J’ai réduit l’intensité, 230w maintenant, comme à l’alpsman, et justement, je me fais doubler par une nana avec un maillot alpsman. Je met un petit coup de pédale pour la reprendre et reconnais la vainqueur féminine.
On discute 5’ puis je la laisse filer, elle a un gros rythme en montée. Elle me dit qu’on se reverra car elle a très peur en descente.

Je ne la reverrai pas, mais je l’ai pourtant redoublé dans la 2e partie de cette montée et fini la course devant elle.

Je continue mon chemin, et pour le moment tout va bien, j’ai mangé régulièrement, et après 2h de course, tout va pour le mieux.

Quand arrive la grosse descente, pas de bouchon, mes efforts de début de course ont porté leurs fruits, mais comme prévu, c’est vraiment dur. De la boue, des souches humides, et encore de la boue. J’y vais tranquille, mais je me prend quand même une taule, ouch ça saigne sur le tibias. Bon j’ai pas mal, ça ira.
Je fais encore plus attention mais bon sang ça descend pas vite.

Et aller c’est reparti en montée, et là je sais pas pourquoi, mais j’envois du bois. Je grille du monde, un bon petit 245w de moyenne dans la bosse, je me sens bien, je double. C’est bien la première fois que je double du monde en bosse en plein milieu d’une course. Cooool.

Et maintenant c’est la descente vers Flumet, et là c’est vraiment pas cooooool. Elle est détrempée, gavée de boue. Les roues se chargent et le vélo s’alourdit, mais surtout ça glisse, plus moyen de contrôler. Je suis à la limite de me mettre dans le décor à chaque virage. Rahhh c’est chaud, j’ai bien les foies. Pourtant elle est bien courte cette descente (2.5km). Mais elle me parait interminable.
La chaine s’encrasse, elle se coince dans le pédalier alors que je suis en mono plateau, j’hallucine. Je m’arrête pour asperger la transition d’eau histoire de débloquer tout ça. J’ai vraiment pas envie de péter un morceau du vélo.
Surtout que je viens de réaliser que j’ai perdu ma trousse à outil. Je n’ai sur moi qu’une chambre à air et ma pompe. Donc faut rien péter sinon je rentre à pied.

Enfin me voilà à Flumet, et maintenant il faut grimper à nouveau. Bon sang cette descente m’a vidée, plus de jus. Je me traîne à 200w, mais le pire c’est que c’est monstre raide, et même tout à gauche, je me retrouve à 50-60 tours minute. Je courbe l’échine, m’accroche à mon guidon et pousse/tire tout ce que je peux. Bon sang qu’elle est longue cette bosse.
Au bout de 20’ je décide de faire 2’ de pause en marchant. Mon 30x42 est trop dur à emmener.
Je remonte sur le vélo et c’est reparti pour 20’ comme à l'entraînement.
Enfin le ravito, mais bien évidement, ce n’est pas la fin de la bosse. Par contre à partir de maintenant c’est moins raide, plus besoin de faire de pause marche. Enfin plus besoin oui, mais par contre vue la boue par moment, pas le choix, ça patine, faux pousser. Rahhhh.

5h de course, je suis plus très loin du sommet, et ma montre bip le 50e km. Pile poil 10kmh, si je me traine pas trop dans la prochaine descente, je serai au dessus des 11kmh de moyenne, et donc bien parti pour le 140. Là j’y crois encore.
Mais les 2 derniers km de cette montée vont me miner le moral. Impossible de rouler, il faut pousser, pousser.

Quand la descente arrive, c’est l’horreur, des torrents de boue s’écoulent sur le chemin. Ca glisse encore plus que tout ce qu’on a eu jusque là. La 2e féminin me double à ce moment là, en courant à côté de son vélo. J’hallucine!!!
Et là j’aurais peut être du l’imiter, parce qu'à partir de ce moment là je vais commencer à enchainer les bûches. Gadin après gadin, je commence à me faire mal de partout, fesses, coudes, et bim encore un coup sur le tibias, et là ça saigne sévère. Bon sang j’en peux plus.
Et quand ça fini de descendre, les montées sont monstres raides, pleines de boues, et il faut pousser. Alors je pousse, on pousse. Je suis avec les mêmes gars depuis 1h, et on rame.

Bon dans ma tête, c’est mort, je ferai pas le 140 cette année, ptet même pas le 100, si il faut encore se taper des descentes sur le cul, non merci.

Dernier ravito. Au moment ou je passe sous le barnum, grosse averse, bon bah je vais prendre mon temps ici. Je me ravitaille au max, puis quand la pluie cesse, je repars.
Et là c’est coup de cul après coup de cul impossible à passer sur le vélo. Même à pied c’est dur, ça glisse.
Quand finalement j’atteins le dernier sommet, j’ai bien peur de la descente. C’est un chemin aménagé d’enduro, mais lui aussi est gavé de boue. Impossible de tourner dans les virages relevé, le vélo va tout droit. Et bim c’est reparti pour les gadins. Là j’en ai marre.
Et me voilà finalement dans combloux, un peu de bitume, puis arrivé sur le village de course, la bifurcation: à gauche le point de passage 100km, j’ai 1h15 d’avance sur la barrière (elle a été décallé d’1h à cause de la boue), à droite l’arche d’arrivée du 70k.
J’ai même pas pris 2s pour aller à droite.
Plus envie.

Je pose le vélo, 7h23 de course, à peine 10kmh de moyenne, bof.
Par contre je fais 109e sur 660 finisher du 70, et ça c’est pas mal. C’est d’ailleurs mon meilleur résultat VTT.

Le vélo à pris bien cher pendant la journée, va y avoir du boulot d’entretient:

Bon le VTT j’aime bien, mais dans une boue pareille, c’est vraiment pas drôle.

Et bon sang va falloir y retourner, faut que je les passe c’est 100, puis 140km !!!
Donc pour la prochaine fois, penser à monter un truc plus facile que le 30x42 ou alors trouver une paire de jambes encore plus puissante, et puis si c'est boueux, penser à monter les maxxis beavers plutôt que les Conti Xking.

Bon et puis avoir bâché au 70eme, ça me permet d'être rentré pour la soirée d'anniversaire d'une bonne copie de Sev, c'est pas si mal :)