Triathlon de Chalain M 2021

Triathlon de Chalain M 2021

Premier triathlon depuis l’evergreen en septembre 2019. Format M pour se remettre dans le bain et natation raccourci du fait que les piscines viennent tout juste de réouvrir en France et donc peu d’entrainement.

1km de nage - 40km de vélo avec 400D+ - 10km de cap bien ombragé avec une petite montée.

Pas trop d’idée de ce que je vaux sur la distance, en natation après 1,5 mois de reprise je me sens plutôt bien.

J’ai bien bossé le vélo pendant l’hiver et mon dernier test datant de 3 semaines me donne un FTP à 321w c’est quasi mon meilleur niveau.

Par contre dans les faits c’est pas terrible, j’ai rarement de bonnes sensations, la dernière grosse sortie à vélo j’étais bien niveau endurance mais pas terrible en puissance.

Petit test du contre la montre sur 40km et je tiens facile le 280w pour 35-36kmh de moyenne sur un parcours ressemblant, mon objectif: 1h06

En course à pied après 9 mois d’arrêt en 2020, j’ai réussi à retrouver un volume correct autour de 40-50km par semaine, mais absolument aucune intensité, j’ai bien essayé de remettre du rythme ces dernières semaines, mais y' a rien qui sort.

Janvier 2020 j’avais fait ma meilleure moyenne sur un 9km à 4’02. Aujourd’hui je peine à tenir 1km à 4’20.

Bref je ne me fais pas trop d’illusion sur la cap, je ferai au mieux, j’espère sous les 50’.

Bon ok ce weekend y a le triathlon, mais c’est aussi le premier weekend qu’on va passer avec des copains depuis l’été dernier. On a réservé au camping du Domaine de Chalain dès le vendredi soir, et on y retrouve un couple de copains qui fera supporter, Oli qui va se frotter à son premier triathlon avec un monstrueux entraînement de 3 séances de natation, et Nico qui fait le tri lui aussi.

Le site est magnifique, on profite du samedi pour faire une reconnaissance du parcours à vélo avec Murielle, qui fera sûrement la course l’année prochaine (voilà, j’ai la pression maintenant!) Comme on est des lève-tôt (et que ta meuf ronfle depuis qu’elle est enceinte, t’empêchant de dormir…) on a eu le temps de faire la reco et de revenir avant que les autres aient pris le petit dej. Ça tombe bien, j’aime bien le 2e petit dej.

C’est ptet un problème d’ailleurs, j’arrête pas de bouffer, les filles, et surtout Murielle se sont lâchées en cuisine avant de partir, et je me régale des mini kouglofs abricot pomme cacahuète (c’est pas moi qui ai acheté les brochettes de boeuf sauce café de Paris par contre)

La trempette dans le lac n'est pas concluante, je suis très loin des temps que je fais en ce moment en piscine, fait chier. Va falloir retourner dans le lac nager en combi régulièrement.

Reste de la journée tranquille et récupération des dossards vers 18h.

Dimanche, jour de course!

On glande toute la matinée (non! Moi j’ai fait du HIIT!!! ) puis vers 10h je commence à préparer le matos. Stickers sur le casque et le vélo et rassemblement des équipements par discipline, Olivier qui fait son premier tri s’installe à côté de moi et prépare son sac lui aussi. C’est toujours un grand moment la préparation pour un premier tri.

Je suis tout excité, ça fait tellement longtemps, j’ai moi aussi l’impression que c’est mon premier.

Je prépare à manger assez tôt car le départ est à 14h30, et c’est là que je fais ma plus grosse erreur. En fait j’ai pas trop réfléchi au repas, c’est Murielle qui s’en est occupée et comme elle cuisine au top, je me suis laissé porter. Elle m’avait quand même dit de préparer ma bouffe de course, mais je n'ai pas tilté (tu vois, tu m’écoute jamais!) Pour la bouffe on partait au camping, et j’ai emmené du charbon et des brochettes.

Et donc pour ce repas d’avant course je découvre qu’il reste du taboulé , très bien, et des brochettes de bœuf au beurre maître d'hôtel. Une tuerie. Mais pas vraiment un repas adapté pour une course à haute intensité.

Bon je me dis que je vais les cuire et que j’en mangerai qu’un petit bout pour le goût. Perdu j’ai mangé mes 2 brochettes (alors que je me serais dévouée moi pour en manger 3 🤰🏻)

Allez 2h avant la course ce sera digéré.

13h je me dirige vers les toilettes du camping, si vous savez pas pourquoi, Denis vous expliquera.

13h30 ouverture du parc à vélo, on emmène tout notre équipement pour préparer notre zone de transition.

Je retrouve les copains du club, on est les uns à côté des autres, ca va être la baston :D

14h je me mets à l’eau pour m’échauffer, ca a beau être un rolling start, j’ai pas envie de me brûler les bras en partant trop fort à froid.

Nico, Oli et moi

14h20 j'apprends que finalement ce ne sera pas un rolling start mais un mass start pour des raisons de chronométrage, et je suis bien content de m’être échauffé.

14h30 on est alignés sur la plage prêt à bondir.

Et PAN

Ah dis donc c’est pas le mass start pépère de l’evergreen. Tout le monde a les crocs et ça bastonne sévère pour aller devant. J’en reviens pas! Je suis vraiment content de m’être échauffé. Pas de panique, je garde pas mal la tête en dehors de l’eau pour essayer de me positionner, un mec me passe par dessus, je lui attrape l’épaule et me sers de lui comme d’un point d’appui et me projette en avant, et cette opération recommence 2-3 fois avec d’autres, puis je trouve un petit espace pour commencer à poser ma nage. Je pousse fort, très fort je vois la tête de course une dizaine de mètres devant moi, et la première bouée pas loin, je suis sur la bonne ligne.

Ça reste bien serré jusqu’à la bouée puis virage à droite et on a le vent qui nous ramène vers la plage. Je décide de prendre l’extérieur gauche pour pas que le vent me rabatte les autres nageurs dessus.

C’est la bonne stratégie, j’arrive à nager droit alors que les autres dérivent.

Je peux enfin ralentir un peu et me poser pour essayer de trouver de la glisse.

Arrive la 2e bouée et maintenant on a le vent dans le dos. Je suis au milieu d’un peloton et j’essaye de profiter de l’aspi, mais rapidement je double et me retrouve isolé.

Ca file bien.

3e bouée, maintenant le vent nous pousse vers la plage, ce coup là je prends la trajectoire intérieur et je vise le premier poteau de l’arche.

Je suis bien content de mes trajectoires, mais en sortant de l’eau quand je vois ma moyenne je pleure un peu: 1’44 c’est mieux que la veille mais loin des 1’35 que je fais en piscine en ce moment.

44e en sortant de l’eau.

Je vois Murielle qui hurle, elle est aux anges, parce que le chrono est top: 14’ mais elle ne sait pas que c’est pour 850m et pas 1km.

Je cours vers mon vélo et bordel c’est dur, j’ai le cardio très haut je suis à bout de souffle.

Je suis le premier du club, mais juste derrière moi il y a Mélaine et le temps que j’enfile ma première chaussette, Filou a déjà fini sa transition. Je peste, je sors pas loin derrière Mélaine mais Filou est déjà loin.

Bordel j’ai été nul d’ailleurs j’ai perdu 33 places pendant ces 3’ de transition.

Allez j’enfourche le vélo, et j’attaque la première bosse, j’ai le souffle court, bon sang c’est dur, avec Murielle elle m’avait paru moins raide cette bosse.

50m après la bosse je vois une athlète à terre, elle hurle, se tient le bras, ca sent la clavicule pétée, je pense qu’elle était en train d’enfiler ses chaussures sur le vélo et qu’elle a chuté. Pour elle la course est finie, et peut être sa saison aussi. C’est triste.

Bon fait pas le couillon mon Tom, t’as un programme chargé cet été. (Oui! Et un bébé en plus! T‘auras besoin d’être entier!)

Arrivé au bout de la ligne droite du lac à nouveau une petite bosse, là il y a Laurent (le fameux Laurent!) un autre collègue qui m’encourage, ça fait plaisir.

Je rattrape Mélaine et le dépose, c’est parti pour la première partie roulante, j’essaye de me contenir car le cardio est dans les étoiles, mais sachant que Filou est devant je lâche rien.

Le vélo file, je double un max de monde, ça fait plaisir.

Y’a un sacré vent au bout du lac, et je dois bien me caler en position aéro pour pas me faire chahuter.

Arrivé à Marigny, le petit coup de cul, là je me calme, c’est pas le moment de péter les 500w, commence à te calmer mon gars.

Et là ça revient et je me fais doubler.

Y a un paquet de monde qui va me passer sur ces 10km montants . Je vais faire le yoyo avec des gars qui seront un poil plus rapides dans le raide, et moins bons dans les relances.

Je tiens pas du tout les watts prévu. Je devais taper 300-320w et je me traîne à 270 avec pourtant un cardio très très haut.

J’ai envie de vomir, j’ai les brochettes et le beurre maître d'hôtel au bord des lèvres.

J’ai du mal à boire mon Gerostar.

Panneau des 20km, il reste 800m de montée, voilà ça y est c’est fait. Hop le ravito, j’attrape une bouteille d’eau, quelques gorgées, ahhh ca passe mieux que ma boisson isotonique maison, et je m’asperge, il fait super chaud.

Maintenant c’est du plat et de la descente, ça va envoyer.

Bon je suis un peu sous-dimensionné niveau vitesse avec mon pédalier compact 33-50, mais c’est le seul avec capteur de puissance, j’aurai bien aimé un 52 ou 53 dents à l’avant pour pouvoir continuer à pousser dans les descentes.

Là 2-3 fois je me retrouve à mouliner à 110rpm pour pousser à peine 250w.

Y a un gars qui me double, mais je vois qu’il a dû faire un effort pour passer et il reste planté devant. Je laisse mon cardio retomber, et repasse devant, j’ai pas envie de me faire disqualifier parce que le gars ne peut pas assumer son dépassement.

D’ailleurs je reprends 2-3 groupes et franchement c’est serré, ça draft, tricheurs!

Bon je vais beaucoup plus fort que ces gars-là, ce sont les poids légers qui m’ont doublé dans la montée, mais là sur du faux plat descendant sur des vélos de courses standard ils font pas le poids face à mes 77kg lesté aux brochettes de boeuf le tout à cheval sur ma fusée de contre la montre.

Le gars qui m’a doublé me redouble, puis je le redouble, mais c’est propre, il passe franchement et quand je le passe il reste loin derrière, on a à peu près le même niveau sur le plat. Par contre il a l’air un peu plus cuit, car dans les coups de cul je le largue sévère, mais il revient toujours.

Bon j’ai passé le point le plus haut à 20.8km à 29kmh de moyenne. Il reste 5km et je suis remonté à 34kmh. J’avais prévu pas loin de 36kmh pour 1h06, je vais pas y être mais malgré ma petite forme en montée, je vais pas être loin.

Retour le long du lac, je laisse descendre mon cardio (qui est resté haut tout du long du vélo) mais j’en oublie complètement de déchausser pour la transition. J’arrive comme un con devant la ligne de démonte et je dois me concentrer pour penser à déclipser parce que mes chaussures sont toujours attachées.

Ca sent encore la transition de merde!

J’entends Murielle, je vois la robe rose et le chapeau bleu, gros sourire. C’est bon d’être encouragé comme ça.

Je pose le vélo, enlève les chaussures, enfile celles de cap, heureusement pas de lacet à faire vu que j’ai mis des élastiques, enfile mon bandeau, et c’est parti pour le run.

J’ai gagné 25 places en vélo, mais perdu 5 en transition, encore.

Bon il fait chaud, j’ai le cardio dans les étoiles, ravito en sortie de transition, j’attrape une bouteille d’eau et je m’asperge. Je commence à courir, et là je sais tout de suite que ça va être compliqué. Les jambes sont bonnes, mais, le cardio est très très haut genre 90% du max et j’ai mal au ventre, la bonne vieille crampe d’estomac. Et au fil des kilomètres, ça serre de plus en plus.

Je pars sur l’allure voulue, autour de 4’45-4’50 au kilo, mais je sais que ça ne va pas tenir.

Bon la bonne nouvelle c’est que dans le parc à vélo y avait peu de vélos, et aucun des vélos du club. Pour le combo swim-bike c’est moi le plus costaud. Par contre maintenant il va falloir gérer le retour des coureurs. Je mets une pièce sur Filou, puis Mélaine et Nico Blouquy.

Bon ça monte, les jambes répondent vraiment bien, mais impossible d’accélérer, je suis à la limite. Vais-je tenir encore 45’ avec le cardio aussi haut? Je l’ai fait plus jeune, mais ça fait bien 4-5 ans que j’ai pas tapé si haut si longtemps.

2e km je croise Filou, j’ai donc 1km d’avance. Je tourne à 5’km lui il tourne souvent autour de 4’20 sur la distance, bon il fait chaud ptet 4’30, mouais ca va revenir, j’ai pas le droit de lâcher.

3e km je vois Murielle, elle se déplace sur la parcours, c’est trop bon. Je lui dit que j’ai le bide en vrac, et elle me confirme que j’ai une sale tronche quand je suis concentré, mais j’arrive à sourire quand on m’encourage :D

Ah le ravito, et là qu’est ce que je vois, des petites canettes rouges.

Vous avez du coca??? J’en rêve depuis 15’ car c’est la seule solution pour mon mal de bide, mais ils ont annoncé de l’eau seulement au ravito à cause du covid. Mais au final ils ont quelques canettes de coca, j’en attrape une, je vois 3 gorgées, puis j’enfile de l’eau et je repars. Et là beeeeuuuwwwarrrkkkkk le méga rot, le public se retourne, on appelle la brigade anti-rotosaure, mais bordel ça fait du bien.

Immédiatement je suis libéré. La crampe d’estomac disparaît. Bon j’arrive pas à accélérer, mais je sens que je vais pas m’effondrer, maintenant il faut tenir.

Le bout du camping est en plein soleil, bordel ça tape. Heureusement il y a des enfants qui arrosent, ça fait du bien.

Je recroise encore ma femme, bon sang mais elle est partout. Génial.

Fin du premier tour, 5’00 de moyenne, c’est pas glorieux, mais c’est pas pire.

Allez c’est reparti pour un tour, je l’ai dans les jambes, ça va le faire.

Au demi tour je revois Filou, il est vraiment pas loin. J’essaye de relancer mais non rien à faire.

Juste derrière je croise Blouquy, dis donc il revient fort sur Filou, parce qu'il était pas du tout là au premier tour.

Je croise Murielle et toute la troupe de supporters, ils ont des casseroles et font un bruit pas possible, c’est excellent.

Et voilà, la petite tape sur l’épaule, c’est le grand Filou qui passe, “sans rancune” qu’il me dit, bah non mon Filou t’inquiète, mais ce n’est pas mon dernier mot :D

Bon faut que je tienne le coup pour pas laisser Blouquy revenir.

A nouveau le cagnard, et là Nico me passe, 1km de la fin, je me mets derrière, et dans une montée il ralentit, j’en profite j’accélère et le repasse, les jambes sont là, mais ma vue se trouble. Je jette un oeil sur le cardio, 189 … c’est 99% de mon max, et il reste 500m

Non, juste non, je ne vais pas me mettre dans le rouge pendant 3’ juste pour finir devant Nico. Je lève le pied et le laisse passer. Je paye ensuite le prix de mon accélération, et là plus moyen de revenir. J'aurais dû être plus malin et juste lui coller aux basques, puis taper le sprint.

Tant pis, une prochaine fois peut-être.

Juste avant l’arrivée, ma Murielle pour les derniers encouragements. (Elle est pas si moisie quand-meme ta femme)

Et voilà la ligne, quelques dizaines de secondes derrière Nico, Filou est juste devant, un joli tir groupé du Pays de Gex Triathlon!

51’ pour la cap, encore une 50aine de place perdu, 109e sur 350 au scratch, 17e sur 55 de la catégorie veteran 2, je visais beaucoup mieux.

Mais bon c’était la première de la saison, après 20 mois sans triathlon alors je suis quand même bien content.